Les tanneries de Fès se composent de nombreux vases en pierre remplis avec une vaste gamme de teintures et de liquides divers répandus comme une grande palette d’aquarelles. Des dizaines d’hommes, dont beaucoup sont debout jusqu’à la taille dans les colorants, travaillent sous le soleil brûlant. Les tanneries traitent les peaux de vaches, de moutons, de chèvres et de chameaux, les transformant en articles en cuir de haute qualité tels que des sacs, manteaux, chaussures et souliers. Tout cela est réalisé à la main, sans nécessiter l’utilisation de machines modernes, et le processus n’a que très peu changé depuis l’époque médiévale, ce qui rend ces tanneries absolument fascinante à visiter.

A la tannerie de Chouara, les peaux sont tout d’abord trempées dans un mélange d’urine de vache, de chaux vive, d’eau et de sel. Ce mélange caustique contribue à décomposer la résistance du cuir, détacher l’excès de graisse et de chair, et des poils qui sont restés dessus. Les peaux y sont trempées pendant deux à trois jours, après quoi les tanneurs suppriment à la main les excès de poils et de graisse en vue de préparer les cuirs pour la teinture. Les peaux sont ensuite trempées dans un autre ensemble de cuves contenant un mélange d’eau et d’excréments de pigeons. L’excrément de pigeon contient de l’ammoniaque qui agit comme agent adoucissant qui permet aux cuirs de devenir malléables afin qu’ils puissent absorber le colorant. Le tanneur utilise ses pieds nus pour malaxer les peaux jusqu’à trois heures durant pour obtenir la souplesse souhaitée.